La règlementation thermique
Les lois et réglementations concernant la rénovation énergétique se multiplient. Peu avant les deux conférences du Grenelle de l’environnement (2009 et 2010), une réglementation thermique a vu le jour en 2007. Elle concerne les travaux de rénovation énergétique dans l’existant, et définit les performances thermiques que les entreprises et particuliers doivent respecter. Quant à la loi énergie pour la croissance verte (2015), elle met l’accent sur le bâti ancien. Depuis le 1er janvier 2017, un décret d'application de la loi sur la transition énergétique exige que toute rénovation importante (comme un ravalement de façade ou une réfection de toiture) soit accompagnée de travaux d’isolation thermique.
Accompagnement, suivi et conseil
Afin que les particuliers et les professionnels soient accompagnés au mieux dans leurs travaux de rénovation énergétique et les aides financières afférentes, le ministère de la Transition écologique et solidaire, le ministère de la Cohésion des territoires et l’ADEME ont lancé la plateforme FAIRE, tous éco-confortables pour "Faciliter, Accompagner et Informer pour la Rénovation Énergétique".
Mesurer la performance énergétique des bâtiments
Les pouvoirs publics ont mis en place trois niveaux de performance énergétique différents. Ils se sont basés sur les spécificités des logements et les habitudes des locataires ou propriétaires. Le classement va de A (le mois énergivore) à G. Il est utilisé pour le DPE (diagnostic de performance énergétique), devenu obligatoire pour la vente ou la location d’un logement. Il est calculé en kWh/m²/an.
Le bâtiment énergivore : il est défini comme un logement où il faut chauffer à 21-22° à cause d’une faible isolation, de fortes infiltrations d’air, d'appareils laissés en veille ou en marche, de lumières allumées. Au final, le bâtiment énergivore (classé G, la plus mauvaise note) va nécessiter de très gros travaux de rénovation énergétique.
Le bâtiment à efficacité moyenne : c'est un logement chauffé à 19-20° grâce à un thermostat d’ambiance. L’isolation y est correcte, mais il reste encore des ponts thermiques, c’est-à-dire des zones où l’isolation est rompue entre deux parois. Des infiltrations d’air persistent malgré la VMC (ventilation mécanique contrôlée). les appareils sont débranchés et les lumières éteintes. Au final, le bâtiment à efficacité moyenne est classé D, et ne nécessite pas de gros travaux de rénovation énergétique.
Le bâtiment économe en énergie : il bénéficie d’un thermostat d’ambiance programmable permettant de chauffer à 19-20°. L’isolation y est performante aussi bien dans les murs, les planchers et les combles. La VMC est efficace et le débit d’eau est limité. Au final, le bâtiment économe en énergie est classé B.
Les travaux propres à la rénovation énergétique de la maison
Selon l’ADEME2, les déperditions de chaleur dans un logement datant de 1974 ou avant (non isolé donc) s’élèvent à 25-30% pour le toit, 20-25% pour les murs, 10-15% pour les fenêtres, 5-10% pour les planchers bas… Pour une rénovation énergétique efficace et pérenne, certains travaux sont indispensables.
Isoler avant tout. L’isolation d’une maison ancienne peut être réalisée petit à petit, du sol au toit. L’étape numéro un concerne l’isolation de la toiture et des combles par l’intérieur ou l’extérieur. Puis viendront l’isolation des murs, parois, par l’intérieur ou l’extérieur, l’isolation des planchers bas et, enfin, celle des parois vitrées.
Ventiler à bon escient. Une fois le logement bien isolé, attention à ne pas limiter le renouvellement d’air dans la maison. C’est pour cela qu’il faut penser à des travaux de ventilation. L’ADEME conseille une VMC (ventilation mécanique contrôlée) avec une gaine d’évacuation de l’air vers l’extérieur de la maison. En double flux, elle récupère la chaleur.
Installer un système de chauffage performant. Pour faire encore baisser la facture, il vous reste à opter pour un chauffage peu gourmand. Les chaudières à condensation au gaz, celles à combustible fossile et à ventouse, ou encore tous les équipements fonctionnant au renouvelable (solaire, bois…) sont des alternatives efficaces.
Les aides disponibles pour les travaux liés à la rénovation énergétique de votre maison
Afin de permettre au plus grand nombre d’accéder aux travaux de rénovation énergétique, parfois importants et financièrement lourds, l’État, entre autres, a mis en place des aides financières. Elles peuvent parfois se cumuler, et dépendent du type de travaux. Dans tous les cas, pour en bénéficier, il est important d’avoir recours à un artisan RGE.
- MaPrimeRénov' est le résultat de la fusion de l'aide Habiter mieux Agilité de l'Anah et du Crédit d'Impôt pour la Transition Energétique (CITE). Elle est attribuée sous conditions de ressources.
- L’éco-prêt à taux zéro, ou éco-PTZ, permet de ne pas avancer de frais ni de taux d’intérêt pour les travaux. Le prêt est plafonné à 30 000€ sur 10 ans.
- La TVA est réduite à 5,5% pour tous les travaux d’amélioration de la qualité énergétique. C’est l’artisan RGE qui se charge de répercuter cette baisse sur la facture.
- Les certificats d’économies d’énergie (CEE) est un coup de pouce des fournisseurs, comme des diagnostics gratuits, des prêts à taux avantageux, des réductions sur les factures...
- Le programme "Habiter Mieux" de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) est une prime pour des travaux de rénovation. Le public concerné est celui qui n’a pas pu bénéficier d’aides de l’État au cours des cinq dernières années.
- L’exonération temporaire de la taxe foncière pour des travaux d’économie d’énergie : certaines collectivités permettent aux propriétaires occupants ou bailleurs d’en bénéficier pour une habitation construite avant 1989.
Voir le tableau récapitulatif des aides